Comment est né le roman Le Pardon ?

Le mot de l'auteur :

" Je suis autrice mais avant tout lectrice et j'estime que " l'un serait perdu sans l'autre ", une métaphore réelle. En tant que lectrice, j'aime savoir comment un ouvrage a germé. Quelle a été son étincelle ? ".

Présentation :

" J'étais l'une de ces petites filles à contempler le ciel à la recherche d'une étoile que ma mère représentait d'un être cher, par une lueur du passé qui me fascine toujours. ".

La naissance du pardon :

" Août 2019... Un voyage débutait, un exutoire à mes pensées de ma culpabilité la plus sombre, une remise en question qui me permettait de tourner une page à mes nuits tourmentées... Deux villes étaient prévues au programme.

La première se nommait Argonay, un lieu magnifique au cœur des montagnes de Haute-Savoie, des montagnes détestaient par mon imaginaire qui surplombent encore la stèle de ma sœur de sang, ma cousine... Voilà une première rencontre secrètement attendue depuis onze ans, j'étais face à cette chair effacée si importante pour moi... Je l'avais regardé en pleurant longuement, c'était la première fois que je la voyais dans sa dernière demeure...

Nos retrouvailles avaient été honorées du cri d'un corbeau et de l'apparition d'un lézard statique, fixé sur le marbre chaud.

Après l'offrande à sa terre d'un objet précieux à nos yeux, je promettais de revenir... Je venais d'assouvir l'un de mes rêves, lui dire au revoir. 

Le périple se poursuivit, les paysages de ma douce France défilaient... La région Parisienne approchait et mon envie aussi. Je n'avais pas remis les pieds sur la tombe de ma Grand-mère, ma Paulette, depuis 1992... Tellement de temps... J'étais impatiente de retrouver les pas de mon enfance, les pas foulaient par mon père, les yeux humides devant le caveau de sa mère...

Notre arrivée à Anières-sur-seine m'avait surpris, quelque chose n'allait pas, je ne reconnaissais pas les boulevards, les rues, les bâtiments que ma mémoire de môme avait gardé... Je ne comprenais pas...

Mon " homme " se gara devant le premier cimetière :

" Peut-être que la ville a changé, allons-nous renseigner, nous ne sommes pas venus jusqu'ici pour rien ! Nous finirons par retrouver ta grand-mère...".

Le cimetière ne me disait rien. Ses allées me paraissaient inconnu, ses murs et les détails n'étaient pas ceux que j'avais gravé dans mes souvenirs.

" Toc, toc, toc.".

Un homme assit derrière son bureau nous indiqua d'entrer. Le conservateur nous observait au dessus de ses lunettes, ses sourcils blancs en broussailles.

Il chercha parmi ses archives :

" Je ne trouve pas... Était-elle mariée ? ".

" Ma grand-mère était divorcée. ".

" Quel était le nom de son époux ? " me demanda-t-il.

Je jeta un regard à mon conjoint : " Le hénaff... ".

À nouveau, l'homme aux cheveux grisonnants scruta ses vieux bouquins...

" J'ai un Le hénaff... Gilbert Le hénaff... ".

" C'est mon Grand-père..." répondit-je.

J'approchais de l'endroit, le cœur battant... Je rencontrais mon défunt Grand-père, un homme absent, un proche isolé d'une vie, d'un héritage à cause du passé...

En touchant le ciment de ce  " Mr LE HENAFF ", j'avais l'impression de " lever une punition ", de lui accorder

" le pardon " mais à la fois de trahir les décisions d'hier...  

Aujourd'hui et depuis toujours, je sais que ma grand-mère est enterrée à

Triel-sur-seine.

Une erreur ? 

Un appel ? 

Une coïncidence ?

... ... ...

L'histoire du Pardon est née ainsi, la base est l'amour, un amour cruel, persistant, pesant... Je serais moi-même capable du pire par amour. 

Une page se tourne, une autre commence...